Comment fabrique-t- on un savon saponifié à chaud ?

Connaissez-vous le savon artisanal cuit au chaudron ?

La saponification à chaud, on la connaît tous : c’est la méthode utilisée pour fabriquer le fameux savon de Marseille ou encore le savon d’Alep.

Cette méthode reste cependant peu connue pour la fabrication artisanale.

À la différence de la méthode industrielle, la pâte à savon n’est pas lavée à l’eau salée après la cuisson et garde donc sa précieuse glycérine.

Le produit final est donc aussi intéressant qu’un savon saponifié à froid.

On y retrouve la glycérine qui évite la déshydratation de la peau, et l’huile de surgraissage que l’on appelle aussi “surgras”, qui nourrit la peau.

À la différence de son copain artisanal SAF, le savon au chaudron permet de choisir les ajouts qui ne seront pas dénaturés par la soude caustique indispensable à la réaction de saponification.

Ainsi l’huile ajoutée après saponification est choisie, il en est de même pour les huiles essentielles ou autres ajouts (lait, eau florale, miel…).

Il a un aspect plus brut qu’un savon à froid car la pâte obtenue à la cuisson est déjà épaisse à la différence de la méthode à froid qui permet de couler une pâte fluide dans le moule, permettant ainsi de faire de jolis “toping” à la baguette ou à la poche à douille.

L’autre différence avec le savon à froid, c’est que le savon cuit à chaud ne nécessite pas l’attente de la cure : une fois la réaction de saponification terminée et les ajouts effectués, la pâte est mise en moule et les savons peuvent être coupés dans la journée.
Le savon sera utilisable tout de suite.

Protocole

  1. Maitriser la saponification à froid.
  2. Faire chauffer les huiles à 90 degrés.
  3. Préparer la solution de soude : eau et perles de soude caustique.
  4. Mélanger les huiles et la solution de soude jusqu’à obtention d’une trace franche, ajouter les pigments.
  5. Mélanger de temps en temps pour obtenir la phase de “moutonnage”, en couvrant la préparation.
  6. Soulever le couvercle de temps en temps pour mélanger jusqu’à la phase de “gel” : le savon devient plus translucide et la saponification se fait à ce moment.
  7. Mesurer le pH.
  8. Ajouter l’huile de surgraissage, les huiles essentielles, l’eau florale, lait, yaourt ou autre.
  9. Mettre en moule.
  10. Attendre le refroidissement à température ambiante.
  11. Découper le pain de savon en savonnettes.

Une éruption de savon ?

Quand on fabrique un savon au chaudron, une des réactions qui peut surprendre s’appelle le « volcan ».
La pâte à savon chaude se met à monter dans la cuve, il faut être là au bon moment pour l’homogénéiser au risque que le savon ne déborde !

C’est un moment que j’adore, qui crée fascination et surprise.

Une autre facette de cette méthode de saponification que j’affectionne particulièrement est celle de l’odeur du savon qui cuit, un bonheur pour les narines.